La Flûte des mornes : musique traditionnelle et contemporaine de la Martinique / Max Cilla, comp. & fl.

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Max Cilla, comp. & fl.

Edité par Max Cilla , 2004

Enregistré en 1981, l’album phare du Martiniquais autodidacte est enfin réédité. Une œuvre mystique porteuse de la mémoire orale créole. «Musique traditionnelle et contemporaine de la Martinique». Chaque mot compte dans ce qui tient de baseline à cet album enregistré les 25 et 26 juin 1981. On y entend effectivement résonner l’âme de l’île, dans le creux d’une flûte traversière en bambou, sans jamais se poser la question de savoir si ces mélodies et rythmes datent d’hier, d’aujourd’hui ou de demain : toute question de temporalité apparaît caduque devant tant de beauté. Dès le premier son, l’écoute se suspend et projette notre imaginaire hors du champ de toute actualité. Authentique autodidacte compositeur, Max Cilla a choisi dès les années 60 de se retirer sur une colline pour y fabriquer ses flûtes selon les règles traditionnelles en vigueur en Inde. De ce bout de bois rudimentaire, il fera un instrument noble et riche en signification «historique», montrant la voie à suivre pour les Antillais en quête d’identité. Né un an avant lui, en 1943, l’immense Eugène Mona entrera ainsi dans la légende de la musique martiniquaise après sa rencontre déterminante avec Max Cilla. Facteur d’un genre inédit - il fut tourneur-fraiseur… -, ce dernier aura œuvré pour faire ressortir des oubliettes la flûte de bambou qui était jouée par les anciens dans les campagnes. Il va la baptiser du nom des régions les plus escarpées aux Antilles, ces mornes (des collines) où les Neg’ Marrons trouvaient refuge après avoir fui le système plantationnaire. D’ailleurs, dans son souffle éminemment onirique, ce grand mystique porte cette mémoire orale, ancrée dans l’archipel, qu’il transcende pour lui conférer une dimension universelle. En fermant les yeux, quand il s’empare en solo de la flûte, le Martiniquais n’est pas sans évoquer les maîtres souffleurs de l’Inde du Nord, les esthètes minimalistes du Japon. Et quand il est rejoint par son groupe, constitué de tambours rustiques et d’une rythmique plus jazz, on perçoit dans ce répertoire des échos de la Caraïbe, notamment les accents afro-latins qu’affectionne le pianiste Georges-Edouard Nouel, autre «poteau-mitan» (pilier central) de la musique antillaise transplantée à Paris. La Ronde des écoliers, Crépuscule tropical, Balade dans la forêt d’Ajoupa, Bouillon, la Baie du Robert… L’ensemble des thèmes trace les contours d’une identité composite, en forme d’autoportrait sensible. Que ce classique recherché soit enfin réédité devrait permettre à une nouvelle génération de le découvrir. Et à tous de se reposer la sempiternelle question : pourquoi un aussi vaste talent a-t-il si peu enregistré depuis tout ce temps ? Jacques Denis [http://next.liberation.fr/musique/2017/09/04/max-cilla-l-ame-antillaise-dans-une-flute-de-campagne_1594126]

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1 -- La flûte des mornes
2 -- La ronde des écoliers
3 -- Crépuscule tropical
4 -- Balade dans la forêt d'Ajoura - bouillon
5 -- La baie du Robert

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