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Essia / Wajdi Riahi, p, Fender Rhodes, voix
Musique audio
Edité par Fresh Sound , 2023
Né le 20 septembre 1995, pianiste de jazz et membre du jazz club de Tunis, Wajdi rRiahi obtient son diplôme de musique arabe en 2011. En 2015 il joue au sein du projet hard bop et donne son premier concert de jazz avec les membres du Jazz Club de Tunis. En 2016 il participe à l'Itinéraire jazz qui consiste en une série de concerts organisés par l'association Jazz Club de Tunis ainsi qu'au stage de l'AKDT à Libramont (Belgique), stage de piano jazz, musique improvisée et composition. En 2017 Wajdi se produit dans Darimba, projet du bassiste tunisien Wassim Ben Rhouma. Par la suite, il crée son projet North Africa avec lequel il gagne trois prix: tanit bronze, prix de la meilleure composition et le prix Ahmed litaiem du meilleur soliste. Wajdi a également participé à la master class du pianiste américain Barry Harris en Italie. Actuellement il poursuit ses études au conservatoire royal de Bruxelles avec le pianiste Eric Legnini. Wajdi Riahi, pianiste exceptionnel, combine avec un don singulier ses héritages tunisiens et sa passion pour le jazz. Deux musiciens virtuoses, Basile Rahola à la contrebasse et Pierre Hurty à la batterie, complètent le Wajdi Riahi Trio qui joue ses compositions originales. Trois artistes liés par une grande complicité sur scène, un goût partagé pour la création interculturelle, dans une délicate énergie. Le trio de Wajdi Riahi s'est formé à Bruxelles en 2020. Suite à une proposition du label espagnol Fresh Sounds Records, ils ont enregistré et sorti un premier répertoire en 2022 : Mhamdeya, du nom de la ville tunisienne où Wajdi a grandi et quil a quittée à lâge de 20 ans pour s'installer à Bruxelles et étudier le jazz. Très bien reçu par la presse en Belgique et en France, l'album a permis au trio de tourner et de créer des liens très forts entre les musiciens, tant humains qu'artistiques, palpables sur scène. Le trio nous propose aujourd'hui un deuxième album. Le jeune pianiste Wajdi Riahi y affirmant davantage son style en tant que musicien de jazz aux racines arabes. Essia, le nouvel album de Wajdi Riahi Trio, est un maillage délicat de tissus éclatants, souples mais aussi épais : un travail d'artisan, à la fois subtil et robuste. Le lyrisme de Wajdi se révèle au fil des morceaux, dont chacun est un petit écosystème singulier. Ils constituent in fine un tout cohérent, à la manière d'un recueil de nouvelles. Si le premier album, Mhamdeya, est empreint de nostalgie, ce deuxième opus nous parle d'un cheminement entre les deux horizons du pianiste : Tunis et Bruxelles. Le Stambeli, tout comme la musique gnawa, font partie intégrante de l'album Essia. L'architecture organique de ces rythmes africains et nord-africains s'y confond avec l'étoffe complexe et dense du jazz. Le trio est à la fois virtuose et poétique, touchant d'un même mouvement le sol et les cieux. La batterie de Pierre Hurty se distingue par sa précision et son dynamisme, naviguant avec l'assurance et la sérénité propres aux rythmiciens émérites. La contrebasse de Basile Rahola, dont le son rassurant rappelle celui de Charlie Haden, nous surprend aussi par la finesse des instants suspendus de ses silences choisis. Quant à Wajdi Riahi, il nous offre, en plus de la course délicieuse et maîtrisée de ses doigts passant du piano au Rhodes, son sifflement et sa voix. Le musicien voyage entre les mélodies libres et les chants arabes, révélant une part plus vulnérable et fragile de sa personnalité artistique. Cela enveloppe le répertoire d'un duvet chaleureux et doux qui tranche remarquablement avec le son des krakebs qui résonnent à d'autres moments.