0 avis
Solitudes, Environmental Sound Experiences : Listen to the loons / Dan Gibson, ed., enr.. 12
Musique audio
Edité par DAN GIBSON , 1988
De nombreux disques de Dan Gibson prennent la poussière dans les greniers, les brocantes et les bacs à soldes de disquaires. Parmi ses plus de vingt millions d’exemplaires vendus, plusieurs devaient forcément être condamnés à l’oubli, voire au mépris. Il faut dire que le travail de preneur de sons est indissociablement lié au déferlement d’albums de relaxation, souvent naïf et de et piètre qualité, qui ont inondé le marché dès les années 1970. Cette vogue new age, privilégiant des enregistrements sans consistance de gazouillis d’oiseaux et de bruits de chutes d’eau, a été prégnante au point de susciter la défiance des auditeurs pour l’audio-naturalisme ou l’écologie acoustique. En dehors de considérations esthétiques, cette mode pose question à plus d’un titre. Comment par exemple expliquer le succès de ces sons de la nature dans les hôpitaux, les prisons ou les écoles ? Est-ce l’absence d’humains (et donc le contact qui suggéré avec un monde d’avant l’homme, le progrès et ses conséquences) qui en garantis la réussite ? Autre interrogation : peut-on mesurer la valeur thérapeutique d’un enregistrement d’océan ou d’oiseau et la comparer par exemple avec celle d’une sonate de Beethoven ? En un certain sens, ces disques contribuent eux aussi à une réflexion sur la frontière entre ce qui est de la musique et ce qui n’en est pas, entre ce qui produit par l’homme et ce qui relève de la nature. Si l’immense majorité des réalisations de cette tendance ont été produites avec du mauvais matériel, sans talent et dans un but purement mercantile, certain tirent leur épingle du jeu. Ainsi de la série Environmental Sound Experiences de Dan Gibson. Dès 1981 et la création de son label Solitudes, ce cinéaste qui filmait l’environnement depuis quelques décennies a profité de l’essor de l’écologie et de la mode new age pour éditer un grand nombre d’enregistrement. L’objectif du preneur de son n’est clairement pas documentaire : on aura beau chercher, on ne trouvera jamais l’endroit où a été enregistré tel orage ou telle balade en canoë. Dan Gibson cherche avant tout à procurer une expérience d’écoute par le biais de plages souvent fort longues, propices à l’évasion et à la détente. […] Alexandre Galand_Field Recording. L’usage du monde en 100 albums. Le mot et le reste.2012
Autres documents dans la collection «Field recording, l'usage sonore du monde en 100 albums»
Voir la collection «Field recording, l'usage sonore du monde en 100 albums»
- Type de document
- Disque compact
- Description physique
- 1 C-D (56mn) DDD
- Date de publication
- 1988
- Collection
- Field recording, l'usage sonore du monde en 100 albums
- Série
- Field recording, l'usage sonore du monde en 100 albums
- Cote
- 590 SOL
- Fonds
- Adulte
- Classification
- Musiques fonctionnelles
- Genre musical
- Field recording