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Les délivrés : B.O.F. / Maxime Dangles, comp.
Musique audio
Edité par Lifeguards ; Astropolis , 2022
Entré par la grande porte des musique électroniques il y a 15 ans sur le label Kompakt, collectionnant les remixes de prestige pour des artistes comme Moby, Green Velvet, Simian Mobile Disco, Kittin & The Hacker… Maxime Dangles est une référence de la scène électronique internationale, réputé pour son sound design immersif et singulier qu’il façonne avec ses synthés modulaires. Mais depuis 4 ans, Maxime Dangles a ralenti les dates en club pour se consacrer à ce type de création, à la spatialisation du son, dans des lieux comme la référence en la matière la SAT de Montreal et au projet arts et sciences SONARS aux côtés des chercheurs du CNRS qui l’embarquent au coeur de leurs recherches sur les îles de Saint-Pierre et Micquelon.
Auteur de la bande-son du documentaire « Les Délivrés » de Thomas Grandremy, la référence des musiques électroniques Maxime Dangles vient prolonger son travail de composition avec cet album. L’aliénation, le stress, la lutte et l’espoir des protagonistes du documentaire ont été ses sources d’inspirations. Les plages sonores habillant le parcours de ces livreurs à vélo se sont transformées en morceaux pour mener plus loin le combat de Damien, Clément ou Yoro et continuer de dénoncer les dérives du capitalisme. Une œuvre qui vient prolonger de manière poétique le travail poignant et nécessaire du réalisateur, avec un sound design impeccable et immersif, émaillée de dialogues du documentaire.
En résulte neuf morceaux entre ambient, IDM et electronica, explorant l’histoire sous tous les angles et sentiments ; des revendications syndicales et de la lutte avec « Affrontement », morceau incisif invitant à la réflexion aux sons bruts et métalliques ou « Révolte », aux confins de la club music destructurée et de l’IDM ; de l’espoir aux rêves avec les contemplatifs et profonds « Velibre », “Matin Bleu” et « Liberate » ou le mélodieux « Vitesse » ; angoisses et désillusions avec « Operate », le mélancolique « Matin Rose » ou l’expérimental et immersif « Mauvais Rêve », ponctué des voix du documentaire.
Une narration sonore militante d’une grande finesse, venant affirmer la richesse du travail de production de Maxime Dangles et sa capacité à dessiner des paysages singuliers desquels se dégagent des émotions fortes, marchant sur les pas des bandes-originales de Hans Zimmer, Trent Reznor et Atticus Ross, tout en explorant le versant le plus expérimental de la club music.