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Flamenco roots / Munir Bashir, oud

Musique audio

Munir Bashir, oud

Edité par Byblos Records , 1998

Difficile de passer à côté du oud, instrument accompagnateur par excellence des sessions instrumentales ou vocales formelle et informelles, professionnelles et amatrices, notamment au Proche et Moyen-Orient. En tant qu’objet, le oud est unique, au gré des différentes manufactures nationales (il n’existe pas de monopole global – ou même régional – exercé par une marque), voire des innovations individuelles des joueurs. Il permet également comme nul autre instrument d’explorer les subtilités de l’improvisation autours des dizaines de maqams existants. Et si le oud, à l’exception des musiques purement rurales, est omniprésent dans les musiques classiques du monde arabe, il se prête à la réinvention perpétuelle grâce au jeu et aux explorations de certain virtuoses. Si chaque pays compte ses stars historiques (comme Mohammed Qassabji en Egypte et Saliba Katrib au Liban), l’école dite de Bagdad se distingue depuis les années quarante par la sophistication des maqams auxquels elle est associée ainsi que par la place qu’elle donne au soliste. Mounir Bachir (1930-1997) en est le représentant le plus connus grâce aux relais de diffusion dont il bénéficie, notamment au sein du gouvernement irakien. Professeur à l’académie irakienne des beaux-arts, il est un temps directeur musical de la radio nationale avant d’occuper diverses fonctions au sein du ministère de la Culture. Sa notoriété en dehors du monde arabe est porté par son installation à Budapest à la fin des années cinquante où il prépare un doctorat en musicologie sous la direction de Zoltàn Kodaly. Simon Jargy, grand admirateur, l’invite ensuite à effectuer une tournée en Europe qui se révèle être un triomphe et donne lieu à deux albums (Récital à Genève chez Pathé-Marconi en 1972 et Iraq : Ud classique arabe chez Occora en 1973). C’est sans compter cependant a maîtrise absolue du oud dont il fait preuve depuis son plus jeune âge sous la houlette de Chérif Muhieddin ainsi que son tempérament artistique qui font de lui un créateur dans un registre où l’imitation est souvent de mise. Chaque album de Mounir Bachir est une prouesse d’improvisation (taqsim) et un va-et-vient constant entre retenue et passion, qu’il s’agisse de tisser une toile autour des maqams irakiens, de s’aventurer vers les ragas indiens ou de retrouver les mélodies traditionnelle du Tigre. Influencé par certains aspects de la musique européenne et indienne, il réinterroge ce que signifie en musique le concept de pureté, si ce dernier peut même exister… Coline Houssais_Musique du Monde Arabe_une anthologie en 100 artistes. Le Mot et le reste 2020.

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