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Roseaux / Roseaux, ens. voc. et instr.
Musique audio
Edité par Wagram , 2012
"C'est un album qui semble touché par la grâce. Du genre de ceux dont on sait immédiatement qu'ils vous accompagneront pendant longtemps, sans jamais lasser. Un travail d'orfèvre, né de la collaboration de passionnés. En bref, sous le titre obscur de Roseaux se cache sans doute l'opus le plus classieux de l'année écoulée.
À l'origine de ce petit bijou, Émile Omar, que les oreilles aguerries connaissent peut-être puisqu'il exerce ses talents au sein de Radio Nova. À force de programmer les bandes originales de la station, il a eu un jour l'envie d'imaginer celle de sa vie et d'en faire un album de reprises. C'est le terme consacré, mais il est loin de dire toute la finesse du projet, aux antipodes de ce qui se fait habituellement dans le genre. Ici, pas question d'orchestration "lounge" et branchée, Émile Omar et ses acolytes - les musiciens et arrangeurs Clément Petit et Alex Finkin - situent davantage leur travail dans la lignée des artistes de reggae qui ont de tout temps repris des titres pour les faire revivre. Les morceaux choisis sont peu connus du grand public - à l'exception, notable, de "Walking on the Moon" de Police. En cause, "les médias et la culture de masse (qui) agissent comme un entonnoir et ne laissent à la postérité qu'une poignée de morceaux", regrette Émile Omar. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : si Roseaux ne réfute pas avoir eu une démarche presque "militante", rien d'élitiste dans cet album. Retravaillées dans un cadre acoustique folk, jazz et soul, les reprises sont parfaitement accessibles. D'autant qu'elles sont portées - caressées - par le timbre d'Aloe Blacc. "Je l'ai repéré avant qu'il ne se fasse connaître avec I Need a Dollar. Il n'avait même jamais chanté", raconte le programmateur.
Quant au titre de l'album, Roseaux, il trouve son origine dans la définition du collectif au sein duquel chacun a un rôle bien défini. "C'était un vrai dialogue. À la réalisation, Alex a permis de faire entrer les morceaux dans la réalité et en studio, Clément a énormément guidé Aloe Blacc. Comme des roseaux, nous sommes des entités différentes qui formons un tout." En l'occurrence : une âme qui fait toute l'élégance de l'album. " Le Point