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Du domaine des murmures / Carole Martinez
Livre
Edité par Gallimard. Paris , 2011
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire oui : elle veut faire respecter son voeu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein dune sensualité prenante.
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Conte terrible et mystique mais aux multiples rebondissements
En 1187, le jour de son mariage et devant la noce scandalisée, Esclarmonde, jeune fille de 15 ans, refuse de se marier et demande à faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu en se laissant emmurer vivante dans une cellule attenant à la chapelle du château. Son père, ne pouvant lui pardonner cet outrage, lui tourne le dos. Mais loin d'être solitaire, elle reçoit tous les jours par sa fenestrelle la visite de pèlerins venus lui confier leurs prières. Bien que recluse, elle accèdera à un chemin intérieur d'une grande richesse, et se révèlera peut-être encore plus vivante et libre que ses concitoyennes. On se laisse envoûter par ce conte terrible et mystique mais aux multiples rebondissements, qui nous interroge sur la foi, l'abnégation, la condition des femmes à travers les âges (Esclarmonde nous interpelle, nous, lecteurs: "Ecoutez !" ) et plus généralement sur la vie et la folie des hommes. On se délecte de cette écriture poétique qui nous transporte dans cette cellule , au point d'éprouver nous-mêmes les joies, les peines, la béatitude, les peurs et les doutes de notre jeune Esclarmonde. Ce roman a d'ailleurs obtenu le Prix Goncourt des Lycéens 2011.
Avis des bibliothécaires - Le 17 décembre 2014 à 13:45