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Conet Project (The) : Recording of shortwave numbers stations / Akin O. Fernandez, prise de son, comp.
Musique audio
Edité par Irdial , 1997
Les stations de nombres sont de mystérieuses stations de radio à ondes courtes diffusant des séries de nombres, dont la destination est incertaine, mais dont on pense qu'elles sont contrôlées par des agences gouvernementales pour communiquer secrètement avec leurs espions en mission sur le terrain ; c'est en tous cas la thèse défendue dans le livret accompagnant l'album. Selon The Conet Project, les stations de nombres existeraient depuis la Première Guerre mondiale. Si cette affirmation est exacte, les stations de nombres comptent parmi les premières transmissions radio. Une station de nombres émet généralement des suites de nombres ou de lettres. Lors des émissions phoniques, ces séquences sont énoncées par des voix artificielles. Elles suivent souvent un format simple. Le prélude ou l'introduction d'une transmission inclut une sorte d'identifiant qui peut prendre une forme numérique ou codée (comme « Charlie India Oscar » ou « 250 250 250 »), des phrases caractéristiques (« ¡Atención! », « 1234567890 », etc.) ou des sons ou phrases musicales (par exemple The Lincolnshire Poacher ou Magnetic Fields). Le prélude peut être répété pendant un certain temps avant que le message ne débute. Le corps du message est souvent précédé par l'annonce de sa taille. Le message est ensuite transmis, sous la forme de groupes de quatre ou cinq chiffres ou lettre en alphabet radio ou Morse. Les groupes sont typiquement répétés. Après les messages, les stations annoncent la fin des transmissions de diverses façons, comme l'émission du mot « fin » (konec).
Dans un monde presque totalement cartographié, inventorié et mesuré, où le mystère est-il encore perceptible si ce n’est dans l’invisible et l’inaudible, dans ce qui dépasse les sens humains ? Étudier l’infiniment petit au microscope ou l’infiniment grand au télescope, mais aussi écouter de que l’oreille humaine ne peut percevoir sans support technique. Là réside peut-être le moyen de s’émerveiller encore de la richesse de l’univers. De par le monde, de nombreux passionnés de radio s’amusent ainsi à pister d’étranges « stations à numéros ». Audible vingt-quatre sur vingt-quatre par le biais des ondes courtes, ces stations non reconnues par la loi diffusent des énumérations de lettre et/ou de chiffres, lues par des voix ou transmises en code morse. Des grésillements de différents aspects composent également ces messages. Plusieurs théories absurdes ont tenté de leur donner un sens. Il s’agirait de conversations entre trafiquants, des tentatives de communication avec des extraterrestres ou même de discussions de groupuscules nazis cachés au Pôle Nord… Pour certains, ces stations à nombres seraient employées par des agences gouvernementales afin de transmettre des informations à leurs espions disséminés sur le terrain. Des organisations telles que la CIA, le KGB ou le Mossad ont toujours démenti de tels procédés, même si l’intérêt de ces stations dans le cadre de l’espionnage paraît incontestable. En effet, les émissions sont très simples à mettre en œuvre et on ne peut pas situer la source. Ensuite et surtout, les messages sont audible partout par quiconque portant un simple récepteur d’ondes courtes. Ce moyen de communication garantirait donc une sécurité et un anonymat sans équivalent. Si des témoignages parlent de ces messages codés dès la première guerre mondiale, leur usage semble s’être amplifié durant la Guerre Froide. Or, la fin de celle-ci n’a pas entraîné la réduction des stations de nombres en activité, bien au contraire. Certains paranoïaques et amateurs de grands complots ont peu de doutes : la Guerre Froide ne serait pas achevée … En 1997, Akin Fernandez a édité un coffret de quatre disques d’enregistrement de ces émissions. Passionnés par la raison d’être de ces « voix de l’éther », il a révélé la perturbante musicalité de ces messages. Etrangeté des énumérations, grésillements hypnotiques, voix blanches et neutres (parfois d’enfant !), bruit incompréhensibles à la structure et aux intervalles réguliers, tout concourt à fasciner l’auditeur de cet album. Par exemple, un des plus célèbres de ces stations a été surnommée Swedish Rhapsody, car elle commence ses émissions par la mélodie du même nom jouée par une boite à musique avant qu’une voix de fillette commence à égrener des nombres en allemand ! Le mystère reste entier… ? Alexandre Galand_Field Recording. L’usage du monde en 100 albums. Le mot et le reste.2012
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