Le créateur / Gudrun Eva Minervudottir

Livre

Gudrun Eva Minervudottir ; traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson

Edité par Autrement , 2014

Dans le coin le plus éloigné de la porte pendaient des corps humains sans tête, ou plutôt des corps de femmes, les jambes écartées par un bâton. Il y en avait quatre, exactement pareilles." Des cheveux d'un noir de jais, des lèvres rosées légèrement entrouvertes, de longs cils recourbés, un corps parfait. Elle est sublime, tout simplement. Et elle a disparu. Pour Sveinn, son créateur, aucun doute possible : la coupable est Loa, cette étrange bonne femme surgie de nulle part qui a échoué chez lui après une panne de voiture, complètement déboussolée. Mais pourquoi diable une mère de famille au bord de la crise de nerf voudrait-elle s'encombrer d'un tel fardeau ? Furieux et désemparé, Sveinn part à la recherche de sa belle brune en silicone... et peut-être aussi de lui-même.

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Avis

Avis des professionnels

  • Humour noir, décalage, neige et alcool… Vive l’Islande ! 5/5

    Elle vient d’enterrer son père, champion d’haltérophilie. C’est lui qui avait serré les écrous des roues de sa Renault vert pomme. Et c’est pour cela que, avec un pneu à plat au milieu de nulle part ou presque, Loa se retrouve coincée. Après quelques heures de travail sur ses poupées gonflables, suspendues nues, sans tête et les jambes écartées par un bâton dans son atelier, il va se préparer un dîner… fait d’oignons déjà germés, de viande hachée périmée et de pommes de terre cuites à l’eau. Et c’est à ce moment crucial que Sveinn aperçoit Loa, qui s’échine sur son cric. A contrecoeur, il lui propose d’entrer –il est déjà 9 heures du soir. Il lui offre à boire ; une bouteille de vin puis une autre. Elle s’endort sur place dans un fauteuil du salon, tandis que lui va changer la roue puis rejoint son lit. Au matin, tôt levée, elle visite la maison et tombe sur les poupées. Sur un coup de tête, elle en vole une, magnifique brune déjà achevée vêtue d’une robe de voile rose. Elle la porte avec peine dans sa voiture sans pour autant réveiller le maître des lieux. Tiens, elle pourrait offrir cette poupée à sa fille Margret, qui ne va pas bien du tout… et elle la rendra ensuite, ce n’est qu’un emprunt… A son réveil, Sveinn s’aperçoit rapidement du larcin, et il met tout en œuvre pour retrouver la voleuse. Il n’a que son prénom, mais elle vient d’enterrer son père. Il épluche donc les avis de décès jusqu’à l’identifier et la retrouver chez elle. S’en suit un bras de fer épique, alternance d’insultes et de mots aimables, ou chacun essaie de remonter son propre moral (en berne) tout en voulant convaincre l’autre du bien fondé de ses choix. Humour noir, décalage, neige et alcool… Vive l’Islande !

    Catherine, Bibliobus - Le 06 décembre 2014 à 10:33